Résumés
Publié le 04/02/2017
Après des tests d’automne décevants sur le plan comptable (deux défaites en trois matches) mais ô combien intéressants sur le contenu, après avoir failli battre l’Australie et la Nouvelle Zélande, le XV de France se trouvait confronté à un nouvel énorme challenge pour lancer son Tournoi des VI Nations. Au programme, une visite sur les terres de son meilleur ennemi anglais, tenant du titre, Grand Chelem à la clé, et vainqueur de ses 14 derniers matches.
Un défi de taille mais à la mesure de cette équipe pleine de promesses et désireuse de confirmer tout le bien que l’on pensait d’elle. Ce fut le cas durant la première période au cours de laquelle ces Bleus furent très entreprenants, ouvrant d’ailleurs le score et n’étant jamais menés, mais aussi où ils confirmèrent une inefficacité récurrente ces derniers mois, avec notamment trois belles occasions avortées à cause d’un dernier geste mal exécuté ou d’une passe non faite.
Dans le sillage des Tests de Novembre
Une aubaine pour un XV d’Angleterre méconnaissable, fébrile et malmené par d’excellents tricolores mais clairement pas entrés dans leur match après les quarante premières minutes. Dominés, subissant sur les impacts, incapables de franchir le rideau adverse, les Anglais semblaient perdus dans leur mythique jardin de Twickenham. Et ce fut même un petit miracle de les voir rentrer au vestiaire avec le même nombre de points que leurs visiteurs (9-9).
Pour le second acte, pas de changement majeur dans la physionomie de la rencontre, avec d’un côté des Bleus plaisants, des Anglais décevants, mais prenant pourtant la tête 12-9, avant de se retrouver à nouveau dans le dur à l’heure de jeu. Au terme d’une action monstrueuse, jalonnée d’un nombre incalculable de passes après contact, dans le pur style de jeu prôné par le sorcier Noves, le pilier du Stade Français Slimani plongeait en terre promise et mettait les Tricolores sur orbite, 14-9, 16-9 après la transformation de Lopez.
Avec 20 minutes à jouer, et au regard des 60 précédentes, de l’envie des Français et de la relative absence des Anglais, l’exploit commençait à prendre forme et un sourire se dessinait de plus en plus franchement sur le visage de tous les amoureux de l’ovalie française. Et pourtant… Eddy Jones disait dans la semaine que pour cette rencontre il disposait du meilleur banc du monde, la suite lui donna raison.
Coaching anglais payant
Care, Haskell, Te’o… autant de titulaires en puissances qui retiraient le survêtement pour aller croiser le fer, et en même temps faire basculer le match. Pour preuve, à l’image de l’action française quelques minutes plus tôt, le XV de la Rose lui rendait la pareille avec un mouvement d’envergure à la 71ème, marqué par un Haskell omniprésent, et conclu par le centre d’origine océanienne lancé plein fer. L’Angleterre reprenait la tête 17-16, puis 19-16 après la transformation de Farrell.
A un doigt du succès, après avoir tant souffert, il était dit que les locaux ne laisseraient pas passer leur chance, et ce fut le cas. Le coaching d’Eddy Jones aura eu raison de la fougue française pour signer un 15ème succès de rang et rester dans les clous de sa propre succession et d’un possible Grand Chelem. Un miracle !
Et que de regrets pour nos Bleus qui ont à nouveau fait preuve de beaucoup d’initiative, mais encore trop d’imprécisions pour tuer le match. Reste qu’ils ont confirmé tout le bien que l’on pensait deux, et malgré un troisième revers de rang, ils viennent à nouveau de prouver qu’ils étaient tout près de ce qui se fait de mieux. Loin de nous l'idée de nous satisfaire d'une défaite, mais il est des revers prometteurs, et celui-ci, comme les deux précédents en fait partie. Guy Noves peut regarder l’avenir avec sérénité, car ces Bleus là ont un potentiel énorme.