Publié le 01/09/2017
Tout plaquer, le rêve pour un rugbyman. Cyril Lafon, plus mesuré, a préféré faire une parenthèse. Arbitre le weekend sur les matches de TOP 14 et de PRO D2, Cyril Lafon dirige la semaine un laboratoire de recherche sur les applications des ultrasons à la thérapie appartenant à l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM). Il y a un an, une fondation américaine lui propose de venir, via une bourse d’étude, faire de la recherche à l’université de Virginie. Vivre une année aux Etats-Unis, une opportunité de vie, une expérience rafraîchissante qui ne se refuse pas, la famille Lafon fait ses valises, direction Charlottesville, sans oublier d’emporter un sifflet histoire que le père ne perde pas la main.
La superficie des Etats-Unis représente 17 fois celle de la France. Les déplacements pour arbitrer à haut niveau sont longs et fatigants. Pour profiter pleinement de sa nouvelle vie avec sa famille, Cyril Lafon postule pour arbitrer uniquement dans l’état de Virginie. « Je suis passé en quelques jours du Camp Nou avec ses 100 000 places où j’étais arbitre de touche lors de la finale 2016 à des terrains champêtres où les poteaux sont montés juste avant le match et où il n’y a pas de vestiaire pour se changer. C’est différent mais tout aussi plaisant à arbitrer. » Cyril Lafon dirige des rencontres universitaires, l’équivalent du niveau Reichel en France, ou des matches de niveau Honneur sans jamais dévoiler son passé d’arbitre élite. « Les joueurs que j’arbitrais n’en avaient rien à faire de savoir qui j’étais et ils avaient bien raison. Une seule fois j’ai perdu mon anonymat. Dans une des deux équipes, il y avait des français et leurs copains venus les voir jouer m’ont reconnu. Ils sont venus discuter pendant que je m’échauffais, c’était sympa. »
De retour en France durant l’été, il a retrouvé sa place au sein du laboratoire de l’INSERM et sur les pelouses des championnats professionnels. « J’ai débuté comme arbitre de champ en PRO D2 lors du match Dax – Grenoble. J’ai fait la touche pour la rencontre Montpellier – Agen en TOP 14. J’ai pris beaucoup de plaisir à arbitrer aux Etats-Unis mais le challenge sportif n’est pas le même qu’ici. Je suis content d’avoir retrouvé ce stress positif avant d’entrer sur le terrain, de sentir à nouveau l’odeur des vestiaires et d’entendre le bruit des crampons dans les couloirs. » Samedi il sera au stade Ernest Wallon pour diriger le face à face entre Toulouse et Pau en TOP 14. Un retour dans le championnat élite qui clôturera définitivement cette parenthèse.